Le Jeu du Rugby
Vous verrez au début, ça fait un peu mal à la tête, mais avec un tout petit peu d’entraînement, vous allez devenir une vraie pro (ma main dans la mêlée que même Jules peut aller se rhabiller !).
Et puis personne ne vous demande de les connaître toutes par coeur, il y a un monsieur qui est là pour ça, il s’appelle...
L'arbitre
C’est le monsieur qui fait de grands gestes jamais très loin du ballon, avec un sifflet dans la bouche.
Il est chargé de mettre de l’ordre dans la partie, en sifflant les fautes et en faisant respecter les règles du jeu. Il est le représentant de la loi du rugby. Il est un peu comme un flic, sauf qu’il ne mettra personne en prison, ni en garde à vue, en revanche, ses sanctions peuvent coûter très chères et s’il veut, il peut renvoyer un joueur à la frontière du terrain… arbitrairement, comme son nom l’indique !
Sur le terrain, c’est un peu une danseuse qui fait de grands gestes avec ses bras…
Décodage en images :
Bon, maintenant, revenons au basique…
Le terrain
Le rugby se joue sur un terrain de rugby (!), en pelouse naturelle. Oh bien-sûr, ça doit bien exister les pelouses synthétiques, mais pas sur les stades de la Coupe du Monde, ou là, vraiment, je serais déçue !
Voilà ses dimensions et le nom de ses lignes :
Ensuite, pour jouer au rugby, il faut un ballon…
Le ballon
Un ballon qui ne tourne pas rond, c’est sa principale caractéristique.
La légende dit que jadis, il était rond, en vessie de porc et qu’à force d’être écrasé au sol, sa forme s’est aplatie.
Quoiqu’il en soit, sa forme ovale le rend breaucoup plus “attrapable” à la main et sa trajectoire assez aléatoire contribue au génie et à la magie de ce sport.
Voici le ballon officiel de la Coupe du Monde de Rugby 2007 :
Et avec ce beau ballon, qu’est-ce qu’on fait, on court après comme au foot ? Et bien, pas tout à fait….
Le but du jeu
Aïe, aïe, aïe, déjà ce titre porte à confusion, car au rugby, on ne marque pas de but, mais des essais.
Le but, pardon, le jeu consiste donc à porter le ballon dans la zone d’en-but (la zone située derrière les grands poteaux en forme de H) du camp adverse.
Un ballon écrasé au sol par un joueur est un essai.
Le joueur peut également marquer des points en lançant le ballon au pied, entre le H, au-dessus de la barre tranversale.
Et cela, il peut le faire de plusieurs manières :
- après avoir marqué un essai. Il s’agit alors d’une transformation. Le jeu s’arrête, tout le monde se met en position. Le ballon est calé dans l’herbe, sur une motte de terre ou posé sur un tee (comme au golf, mais en plus gros), et le buteur tire au pied essayant de viser l’intérieur des poteaux (à savoir : le ballon peut dépasser le H en hauteur, et là, à vue d’oeil, l’arbitre déclare s’il est passé en-dedans ou en dehors des barres latérales.)
- pendant le match, en attaque, un joueur peut tenter de tirer la balle au pied. Attention ! Là, le joueur doit d’abord lâcher le ballon au sol et le frapper avec son pied après le rebond ! Sinon, il y a faute. C’est le drop.
- après un essai de pénalité. La transformation s’effectuera alors en face des poteaux.
Les points
Un essai (à la main, dans la zone d’en-but) = 5 points
Une transformation (au pied, après l’essai marqué) = 2 points
Un drop (au pied, pendant la phase d’attaque, après le rebond du ballon, rappelez-vous !) = 3 points
Un essai de pénalité (accordé par l’arbitre en cas de faute répétée empêchant l’approche d’en-but) = 5 points
La durée du jeu
La partie dure 90 minutes :
À la mi-temps, les équipes, l’arbitre et les juges de touche peuvent quitter l’enceinte du jeu. À la reprise, les équipes échangent de côté.
Le temps perdu est l’ensemble des arrêts de jeu dûs à des blessures, des remplacements de joueurs, des changements d’équipements ou en cas de jeu déloyal.
Les joueurs
Ils sont 15 sur le terrain (+ 7 remplaçants sur le banc de touche qui rentreront, ou non, au gré de la partie, et de la volonté du sélectionneur).
Chacun à une place bien définie, que voici en schéma sur le terrain :
Les "gros"
C’est pas méchant, c’est le jargon (vous comprendrez pourquoi quand vous les verrez) !
Ceux qu’on désigne ainsi sont les Avants. Ce sont les numéros de 1 à 8, ceux qui composent la mêlée et qui sont chargés de récupérer le ballon. Les « gros » gabarits font donc « grosses » impressions sur l’adversaire (peut-être ici un moyen mnémotechniques ?!).
Les 1 et 3 sont les piliers.
En mêlée, ils poussent les piliers adverses et permettent ainsi au talonneur de venir talonner la balle, c’est-à-dire de la récupérer au pied et de la pousser vers l’arrière, vers son équipe.
Le 2 est le talonneur.
Outre son action en mêlée, est souvent celui qui joue le ballon en touche. En mêlée, son action est primordiale, sans lui difficile, voire impossible de récupérer la balle, donc l’avantage, donc la victoire.
Les 4 et 5 (souvent très grands) composent la 2ème ligne:
Ils sont les « nettoyeurs » de l’équipe. Fortes têtes et gros biscottos, ils doivent dissuader les adversaires de gagner du terrain ou de s’approcher de la balle. Si leur force de dissuasion n’est pas suffisante, ils doivent alors passer à l’attaque, car au rugby, la meilleure défense, c’est l’attaque, cela semble ne faire aucun doute (comprendre : qui s’y frotte, s’y pique et qui s’y pique, se fait plaquer) !
La 3ème ligne est composée de deux ailiers gauche (6) et droite (7).
Ils doivent être forts et rapides, endurants et polyvalents. Ils sont très craints en attaque comme en défense et interviennent partout sur le terrain. Le 7 est souvent un grand coureur, tandis que le 6, un solide gaillard.
Pourquoi ? Euh… ce que j’ai compris – arrêtez moi si je me trompe –, c’est que le 6 intervient du côté fermé de la mêlée et le 7, du côté ouvert. Le jeu est donc très différent.
Pourquoi ? Mais arrêtez un peu avec toutes vos questions, je sais pas tout, moi !
Enfin, le plus à l’arrière des avants est le 8. Lui aussi compose la 3ème ligne.
C’est le demi de mêlée.
Il est tactique, réfléchi, il anticipe et oriente le jeu de tous les avants. Pour ces raisons, c’est souvent un joueur expérimenté (comprendre : un peu vieux). Il participe aussi aux attaques, car sa puissance lui ouvre bien des portes !
Les « nains »
Y’a les « gros » à l’avant, je vois pas pourquoi je ne pourrais pas appeler les Arrières, les « nains » .
Le demi de mêlée (9)
Lui, il est passionné par une chose : le ballon. Mais c’est un aventurier, ce qui lui plait c’est de la prendre avant les autres, pas pour lui, non, non, pour ses copains ! Sitôt pris, sitôt donné. Il introduit le ballon dans la mêlée et si un autre ne le récupère pas (souvent le 3ème ligne centre), il s’en occupe. Après chaque regroupement, c’est lui qui s’y colle… et hop, il le remt en jeu. Il est vif, il est partout, et du coup, c’est souvent lui qui lance le ballon pour l’attaque.
Le demi d’ouverture (ou ouvreur) (10)
Cet homme-là, c’est le pied… qui compte ! Il récupère le ballon du demi de mêlée et il est parti. Il voit le terrain avec beaucoup de recul et du coup, décide des phases d’attaque. Il renvoie le ballon loin en touche ou contraire, choisit de faire la passe ou de porter lui-même la balle.
Avec le demi de mêlée, ils sont les joueurs clés d’une équipe : ils sont la liaison entre avants et arrières et lancent les offensives.
Les centres gauche (12) et droite (13) sont des trois-quarts.
Ils partent à l’attaque. Toujours proche du demi d’ouverture, ils lui répondent au pied et à l’œil. Ils sont là pour transpercer le mur adverse et conquérir du terrain. Ils savent aussi taper le ballon loin en touche et peuvent parfois remplacer le demi d’ouverture.
Les ailiers gauche (11) et droite (14) constituent aussi les trois-quarts/
Ils sont à l’aile. Ce sont des rapides qui vont loin, le plus loin possible pour passer sur les côtés, là où il n’y a personne et essayer de marquer les essais. Ce sont ceux qui en marquent souvent le plus.
Et enfin le 15, l’arrière.
Aussi bien un défenseur qu’un attaquant, il est le dernier homme à protéger sa ligne d’en-but. C’est souvent lui qui récupère les longs ballons de l’adversaire, avant la ligne de touche. Il peut aussi “augmenter” la ligne des trois-quarts, permettant ainsi à son équipe d’être en “surnombre” en attaque. “Face” au jeu, il voit tout et peut lancer des tactiques de jeu.
En (bref) résumé : les avants protègent leurs arrières (en défense)
et les arrières vont de l’avant (c’est-à-dire en attaque)…
quand je vous disais que ce sport ne tournait pas rond !
Et tous ces postes bien définis sur le terrain, ça sert à quoi… et bien à jouer !
C’est pour maintenant :
Le jeu
Tout commence au coup d’envoi. Sur la ligne médiane, l’équipe qui a gagné le tirage au sort, effectue un renvoi au pied.
L’équipe essaie alors de rejoindre l’en-but de l’adversaire (derrière les poteaux) pour y aplatir le ballon, et ainsi marquer un essai ou d’envoyer le ballon entre les poteaux pour marquer des points.
Et forcément, l’équipe qui n’a pas le ballon essaie de le récupérer à tout prix et –presque par tous les moyens – là, je vais me faire taper sur les doigts, car comme vous le verrez au paragraphe « fautes » (ci-dessous… bientôt), les joueurs ne font pas tout ce qu’ils veulent, comme on pourrait le croire en regardant un match pour la 1ère fois.
Les bases à savoir
Le ballon se joue au pied (contrairement au hand-ball), les passes se font à la main (contrairement au football) et les joueurs peuvent courir avec la balle (contrairement au basket-ball).
Obligation absolue d’être sur ses deux pieds pour avoir le ballon, ce qui impose de le lâcher immédiatement quand on est tombé, ou plutôt quand quelqu’un nous a fait tomber.
À la conquête du terrain
Pour avancer vers la zone d’en-but –la terre promise du rugbyman-, les joueurs partent pour une croisade longue et périlleuse.
À chaque danger, bien souvent, les XV devront laisser l’un des leurs, qui aura donné sa “vie” pour que le dernier survivant, « l’élu », puisse accomplir le destin de l’équipe toute entière. Tout ceci paraît un peu grave et solennel, mais symboliquement, c’est un peu comme ça que ça se passe. Chaque joueur a une mission bien précise, vous l’aurez compris plus haut et chacun va, tour à tour, l’effectuer pour que le suivant puisse remplir son rôle. Etc. Jusqu’au tout dernier : le conquérant de la zone d’en-but.
Pour progresser sur le terrain, les joueurs vont avoir le choix entre utiliser leurs mains ou leur pied.
Avec les mains, une équipe se fait des passes (passe tendue, directement dans la main ; passe lobée, au-dessus d’un adversaire ; passe vrillée, pour les passes plus lointaines, mais aussi plus précises et plus rapides ; passe chistera, par-derrière le dos). Une seule chose à retenir, elle se fait toujours en arrière par rapport à l’en-but adverse.
Avec le pied, les joueurs peuvent taper la balle (directement, s’il est dans ses 22 mètres, soit après un rebond, s’il est hors des 22 mètres) pour l’envoyer en touche et gagner du terrain, l’envoyer très haut en l’air et gagner du temps, ou directement entre les poteaux et gagner des points.
Avec les pieds et les mains, lors d’un maul : lorsqu’un joueur a été plaqué, mais qu’il a réussi à se maintenir debout sur ses appuis, ses coéquipiers peuvent arriver à sa rescousse et l’entourer pour avancer tous ensemble vers l’en-but, en protégeant le détenteur du ballon des adversaires.
À la conquête du ballon
Lorsqu’une équipe n’a pas la balle, elle doit :
- Empêcher les autres d’aller marquer.
Pour cela, un joueur doit stopper le possesseur du ballon, en essayant de le plaquer au sol. Un plaquage doit être fait au niveau des jambes, de la taille, du buste, mais toujours en dessous des épaules, sinon, c’est une cravate et c’est une faute très lourde. - Récupérer la balle.
Après un plaquage, ni le plaqué, ni le plaqueur ne peuvent attraper la balle, car ils sont au sol, et pour jouer, il faut être sur ses deux jambes. Donc, là, souvent, s’organise une mêlée ouverte, c’est-à-dire un regroupement spontané de joueurs qui vont essayer de récupérer le ballon lâché par le plaqué.
Les fautes
D’une manière générale, l’arbitre siffle une touche quand la balle est sortie du terrain de jeu, (ou simplement si le porteur du ballon sort ne serait-ce qu’un pied) et une mêlée quand elle est dedans, pour les fautes légères, type en-avant ou les arrêts de jeu.
En cas de fautes plus lourdes, l’arbitre peut accorder un coup de pied de pénalité à l’équipe non-fautive.
Une touche se joue là où est sorti le ballon. Il faut au moins deux joueurs de chaque équipe (le nombre maximum est fixée par l’équipe qui bénéficie de la touche) pour composer une touche.
Ils s’alignent en 2 colonnes perpendiculaires à la ligne de touche, en respectant une distance de maximale de 5m par rapport à cette ligne. L’espace entre les colonnes doit être au-moins 1m. Le talonneur lance alors le ballon en direction des joueurs prêts à le réceptionner. Pour ce faire, les joueurs peuvent sauter et pour aller encore plus haut, ils peuvent être littéralement soulevés de terre par leurs coéquipiers, c’est ce qu’on nomme, l’ascenseur.
Une mêlée est composée des 8 Avants de chaque équipe. Ils forment les packs.
Une mêlée est ainsi faite :
- un demi de mêlée qui introduit le ballon
- en première ligne : entouré de ses 2 piliers, le talonneur chargé de récupérer le ballon au pied
- en deuxième ligne : 2 deuxième ligne qui vont effectuer une forte pression sur les packs adverses pour aider le talonneur a effectué son talonnage
- en troisième ligne : 3 troisième ligne qui vont pousser, mais aussi essayer de récupérer le ballon qui doit être remis en jeu et donné aux trois-quarts pour lancer une attaque.
Un coup de pied de pénalité sera accordé pour des fautes plus lourdes.
Le ballon est placé à l’endroit de la faute, sur la marque ou en arrière, sur une ligne passant par la marque.
Le botteur (n’importe quel joueur) peut choisir entre un coup de pied de volée, un coup de pied tombé ou même un coup de pied placé. Mais une fois son choix donné à l’arbitre, il devra s’y tenir. Il peut bien-sûr marquer un but, qu’il l’ait ou non annoncé.
Les fautes les plus fréquentes sont des fautes légères (de manière générale, les fautes lourdes sont des fautes dangereuses ou qui ont été faites intentionnellement). Le respect des règles, des joueurs et de l’arbitre est quelque chose que j’ai retrouvé partout dans les textes et sites sur le rugby).
En-avant (ou passe en-avant)
Les joueurs n’ont pas le droit de lancer ou de faire tomber la balle à la main devant eux. Ils doivent toujours le faire derrière-eux.
Jeu au sol
Un joueur doit être sur ses deux pieds pour jouer. Dès qu’il est au sol, il doit aussitôt lâcher la balle. Même s’il parvient à se relever. Dès l’instant où il est tombé à terre en perdant ses 2 appuis, il doit rendre le ballon.
Hors-jeu
Là, cette règle-là, donne des maux de tête à tout le monde. D’ailleurs autour de vous, même le plus expert des spécialistes-maison, aura, j’en suis sûre, du mal sur cette faute-là. Alors vous imaginez bien, que moi….
Enfin, je vais essayer de vous retranscrire ce que j’ai compris.. Et comme d’habitude, si ce n’est pas très clair ou pas tout à fait complet, surtout, dites-le moi !
Est hors-jeu un joueur qui se trouve devant celui qui détient le ballon (cf schéma 1). Pour pouvoir jouer, il doit ou reculer et passer derrière lui (schéma 2), ou attendre qu’un nouveau joueur qui était en-jeu, le dépasse (cf schéma 3).
Là, c’est encore relativement simple. Mais tout à coup, ça se complique…
Quand un joueur (le botteur) tire le ballon au pied, on va prendre en compte l’endroit où le ballon retombe et calculer une zone (imaginaire) de 10 mètres en-amont de celui-ci. (cf schéma ci-dessous). Les joueurs dans cette zone interdite et au-delà seront considérés comme hors-jeu.
Ils doivent se replier sous cette zone de 10 mètres, sinon, l’arbitre les pénalise.
Entre cette zone interdite de 10 mètres et le botteur du ballon, il y a encore une zone de hors-jeu. (Comme vu plus haut, tout joueur devant le botteur du ballon est hors-jeu).
Ici, les joueurs ne sont pas pénalisés par l’arbitre, en revanche ils n’ont absolument pas le droit de jouer la balle.
(cf. schéma ci-dessous)
Les joueurs situés derrière le botteur sont, eux, dans le jeu et doivent remonter sur le terrain, pour dépasser ceux qui se retrouvent bloqués, afin qu’ils reviennent en-jeu.
(cf schéma ci-dessous)
Bon, voilà, nous avons — à peu près — fait le tour des règles, des fautes et de tout ce qu’il convient de savoir pour suivre un match…
Il reste encore bien des subtilités et surtout bien des tactiques de jeu… Mais pour ça, je crois qu’il n’existe qu’une seule et unique solution : regarder, regarder et encore regarder des matchs.
Source : crampons-aiguilles.fr